Révolution et Empire |
200e anniversaire de la Bataille dAusterlitz | |
|
2 décembre 1805
Nous ne pouvions pas ne pas évoquer le souvenir de cette bataille à laquelle a participé notre régiment. Le 2 décembre 2005, Place Vendôme à Paris le lieutenant-colonel Fremin du Sartel commandant le GE 1 était présent avec notre étendard et sa garde du 1er escadron, parmi les étendards et drapeaux des régiments qui ont participé à cette bataille au sein de la Grande Armée. Voici quelques repères et quelques informations pour tenter non pas de reconstituer cette bataille, mais de situer notre régiment dans cette grande aventure, et de mieux connaître nos grands anciens. Ordre de bataille de la Grande Armée à Austerlitz : 73596 fantassins, 21815 cavaliers, 5496 artilleurs S.M. L'Empereur et Roi Napoléon Ier commandant en personne ETAT-MAJOR IMPERIAL : SAS le Prince Murat, Lieutenant de l'Empereur. Maréchal Berthier, Major général. Aides de camp : Junot, Lauriston, Lemarois, Savary, Rapp, Lebrun. GARDE IMPERIALE : Maréchal Bessière : 5373 hommes 1er CORPS D'ARMEE : Maréchal Bernadotte : 10918 fantassins, 1856 cavaliers, 1306 artilleurs.
3ème CORPS D'ARMEE : Maréchal Davout : 18092 fantassins, 1293 cavaliers, 1036 artilleurs.
4ème CORPS D'ARMEE : Maréchal Soult : 24172 fantassins, 924 cavaliers, 1195 artilleurs.
5ème CORPS d'ARMEE : Maréchal Lannes : 1567 fantassins, 640 cavaliers, 774 artilleurs.
RESERVE DE CAVALERIE : SAS le Prince Murat : 15681 cavaliers, 607 artilleurs.
Ordre de bataille des coalisés : KOUTOUZOV : Constantin 8650 hommes Garde ImpérialeMaliutin - Infanterie Kologrivov - Cavalerie Buxhowden 44562 hommes
Lartillerie (318 pièces) est répartie entre ces différents corps * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * Situation particulière du 1er régiment de cuirassiers : Un ordre du jour en date du 30 août 1805 créa la Grande Armée. La réserve de cavalerie fut placée sous le commandement de Murat. Elle comprenait deux divisions de grosse cavalerie. Le 1er cuirassiers, commandé par le Baron Guiton, appartenait à celle du Général d'Hautpoul, brigade Saint-Sulpice (1er et 5e). Ce fut dans cet ordre de bataille, et avec 500 chevaux, que le régiment entra en campagne. Il devait participer à toutes les grandes affaires impériales. * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * Résumé de la Bataille : Avec ses corps darmée, appuyés d'un côté aux collines boisées de Moravie, de l'autre aux étangs de d'Augezd et de Menitz, Napoléon se prépare à lutter contre les armées ennemies. Sa position eût, été des plus critiques en cas d'échec.Le 2 décembre, à quatre heures du matin, l'action commence, dans un brouillard d'hiver que ne tarde pas à dissiper le soleil d'Austerlitz. La réserve de cavalerie est mise à la disposition du Maréchal Lannes qui occupe la gauche de la ligne de bataille. Le Maréchal dispose la grosse cavalerie de Nansouty et de d'Hautpoul en réserve derrière ses deux divisions, la cavalerie légère et les dragons sont rangés à droite dans la plaine. Tandis que Davout sur la droite française recule afin dattirer Buxhoewden, Bagration déferle sur les troupes de Lannes, dégarnissant ainsi le plateau de Pratzen. Le maréchal Soult, commandant le centre, par un assaut décisif s'empare du plateau de Pratzen, en qui Napoléon a vu la position de laquelle dépend le sort de la journée. Lannes, Murat et Kellermann rejettent Bagration sur Austerlitz. Le front des coalisés se scinde, la déroute des russes est complète. Dès une heure de l'après-midi, la victoire ne présente plus de doute sur la gauche, malgré les efforts de Koutousov, qui, avant le commencement de l'action, en a prévu l'issue. Napoléon tourne alors à droite avec le corps du maréchal Soult, la garde et les grenadiers d'Oudinot, voulant recueillir par lui-même le prix de ses savantes combinaisons. Il assaille les Russes par derrière, les précipite vers les étangs. Les fuyards ne s'y noient pas en masse (on n'y retrouva que trois cadavres), mais les étangs rendent la fuite difficile et meurtrière, et les débris de l'armée russe se dispersent dans toutes les directions.La victoire est complète; l'empereur d'Autriche envoie aussitôt le prince Jean de Lichtenstein solliciter de Napoléon un armistice et lui exprimer le désir d'avoir avec lui une entrevue aux avant-postes; 40000 ou 45000 Français au plus avaient pris part à la lutte. Napoléon adressa à son armée une proclamation qui se terminait ainsi : « Soldats, mon peuple vous reverra avec joie, il vous suffira de dire : J'étais à la bataille d'Austerlitz, pour que l'on vous réponde : Voilà un brave ! ». (on lira la proclamation complète en fin darticle, ci-dessous) Les résultats de la journée furent immenses : 15000 morts, environ 20000 prisonniers, 200 bouches à feu, une immense quantité de chevaux, de voitures d'artillerie et de bagages, tels étaient les pertes de l'ennemi et les trophées des Français. Ceux-ci avaient à regretter environ 7000 hommes, tant tués que blessés, et, parmi les morts, le général Wahlubert. * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * *Extrait du Rapport du Colonel Guiton commandant le 1er Régiment de Cuirassiers: « Le Colonel a beaucoup à se louer de tout le régiment, particulièrement de Monsieur Demongin, chef d'escadrons, blessé d'un coup de baïonnette, qui a eu un cheval tué; de Monsieur Berckeim, qui à la tête de son escadron, a enlevé cinq pièces de canon dont un obusier, et fait beaucoup de prisonniers; des Capitaines Daudies et Monteil ; de l'Adjudant-major Maubert ; des Lieutenants Thuon et Terrasse; des Sous-lieutenants Schlesser et Dessaignes, et de deux Adjudants dont l'un a eu son cheval tue sous lui, l'autre blessé à la cuisse par un boulet ; des Maréchaux des logis-chefs Petit et Vidame ; du Maréchal des logis en second Varrocaux : des Brigadiers Bernard, Berne, Mougav, Paris et Petit; des cuirassiers Campion, Maraud, L'auvard, Villette et d'autres braves qui ont beaucoup contribué à la gloire que le régiment sest acquise en cette journée glorieuse ». * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * Sont tombés au champ dhonneur à Austerlitz, sous létendard du 1er cuirassiers : Le brigadier Auger, le cuirassier Brun, le sous-lieutenant Céglas, les cuirassiers Delétré, Hardy, Hellouin, Homo, Lalandre, Ragot, Rigot et Ruell et le lieutenant Thuon. * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * Notes biographiques : GUITON (Marie-Adrien-François, baron), Colonel commandant le 1er Cuirassiers en 1805 Général de cavalerie. Né le 8 Juin 1761 à Corvol-l'Orgueilleux (Nièvre), mort à Paris le 18 février 1819.
---ooo--- HAUTPOUL (Jean, Joseph, Ange), comte d'Hautpoul Né le 13 mai 1754 au château de Seillettes, dans
le Tarn. Il s'engage aux Dragons de la Légion du Dauphiné en 1771. Ayant franchi tous les grades des Sous-Officiers il est nommé
Sous-Lieutenant aux Chasseurs du Languedoc fin1777. Capitaine en mars 1792 il est nommé cette même année
Lieutenant-Colonel, en août. Au début de 1794, ses soldats maintiennent leur chef dans
ses fonctions dont il devait être exclu du fait de ses origines nobles. Il commande en
1794. comme Général de Brigade, l'avant-garde de Cavalerie Légère à l'Armée des
Ardennes sous les ordres de Marceau. Il participe aux batailles de Fleurus et d'Aldenhoven
à la tête de ses Cavaliers. Confirmé dans son grade, il commande l'avant-garde de
lArmée de Sambre et Meuse. Cette avant-garde est composée des 1er, 6e
et 9e Chasseurs. Hautpoul se distingue à Altenkirchen le 4 juin 1796, où il
est blessé à l'épaule, pendant que Kléber bat les Autrichiens. Il est nommé Général
de Division le 10 octobre 1796. En 1797 il participe à la victoire de Neuwied, puis commande la 7e
Division de Cavalerie à l'Armée de Mayence, en 1798. En 1799, le 25 mars à Stockach,
Jourdan est battu par l'Archiduc Charles. d'Hautpoul, blâmé pour sa conduite malheureuse
de la Cavalerie, est suspendu de ses fonctions. Les entraîneurs de Cavalerie de son espèce ne pouvaient être
longtemps absents aussi, acquitté par un Conseil de guerre, intégra-t-il lArmée
du Rhin en juillet 1799 et commanda-t-il la Réserve de Cavalerie successivement sous les
ordres de Ney, de Lecourbe et de Baraguey-d'Hilliers, jusqu'au début 1800. Il contribue
d'ailleurs fortement à la victoire de Hohenlinden, le 3 décembre 1800, où Moreau
défait les Autrichiens de l'Archiduc Jean. Malgré la rudesse de ses manières, grâce à son sens strict de la
discipline, son ascendant certain sur ses hommes et ses grandes qualités de
manuvrier, dHautpoul est nommé Inspecteur Général de la Cavalerie en
juillet 1801. Puis après avoir assumé plusieurs beaux commandements il est nommé
Commandant de la 2e Division de Cuirassiers à la Réserve de Cavalerie de
Murat, en août 1805. Les habitants de Solingen, où se trouve installé son Quartier
Général, lui offrent un magnifique sabre en reconnaissance de sa conduite pleine de
considération, de justice et de diplomatie. La 2e Division Lourde de Cuirassiers composée des 1er,
5e,10e et 11e Cuirassiers se joint à la Division de
Dragons de Walther et aux Hussards et Chasseurs de Treillard pour la charge magnifique du
plateau de Pratzen, à Austerlitz, le 2 décembre 1805. Hautpoul sert à Iéna en octobre
1806, à la prise de Lübeck le 6 novembre, puis sous la férule de Murat, le 6 février
1807 à Hof. Les Hussards et Chasseurs de Cavalerie Légère sont balayés par le feu
nourri de huit bataillons russes remarquablement. installés derrière un ravin. Une
Division de Dragons et le 1er Cuirassiers n'obtenant aucun succès, Hautpoul
charge à la tête de sa Division au cri de « Vive IEmpereur ! » Les lourds
Cavaliers écrasent l'Infanterie russe et l'anéantissent. Proclamation de lEmpereur Napoléon après la bataille : « Soldats, Je suis content de vous. Vous avez à la journée d'Austerlitz, justifié tout ce que j'attendais de votre intrépidité ; vous avez décoré vos aigles d'une immortelle gloire. Une armée de cent mille hommes, commandée par les Empereurs de Russie et d'Autriche, a été, en moins de quatre heures ou coupée ou dispersée. Ce qui a échappé à votre fer s'est noyé dans les lacs. Quarante drapeaux, les étendards de la garde impériale de Russie, cent vingt pièces de canon, vingt généraux, plus de trente mille prisonniers, sont le résultat de cette journée à jamais célèbre. Cette infanterie tant vantée, et en nombre supérieur, n'a pu résister à votre choc, et désormais vous n'avez plus de rivaux à redouter. Ainsi, en deux mois, cette troisième Coalition a été vaincue et dissoute. La paix ne peut plus être éloignée, mais, comme je l'ai promis à mon peuple avant de passer le Rhin, je ne ferai qu'une paix qui nous donne des garanties et assure des récompenses à nos alliés. Soldats, lorsque le peuple français plaça sur ma tête la couronne impériale, je me confiai à vous pour la maintenir toujours dans ce haut éclat de la gloire qui seul pouvait lui donner du prix à mes yeux. Mais dans le même moment nos ennemis pensaient à la détruire et à l'avilir ! Et cette couronne de fer, conquise par le sang de tant de Français, ils voulaient m'obliger à la placer sur la tête de nos plus cruels ennemis ! Projets téméraires et insensés que, le jour même de l'anniversaire du couronnement de votre Empereur, vous avez anéanti et confondu ! Vous leur avez appris qu'il est plus facile de nous braver et de nous menacer que de nous vaincre. Soldats, lorsque tout ce qui est nécessaire pour assurer le bonheur et la prospérité de notre patrie sera accompli, je vous ramènerai en France ; là vous serez l'objet de mes plus tendres sollicitudes. Mon peuple vous recevra avec joie et il vous suffira de dire, "j'étais à la bataille d'Austerlitz" pour que l'on réponde, "voilà un brave". »
|