XIXe siècle

Le 1er Régiment de Cuirassiers : Restauration & Second Empire

 

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Cuirassier de la Reine, 1816 par Begnini

 

 

 

 

 

 

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Bataille de Reichshoffen-Froeschwiller

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Cuirassiers de la Reine (1815-1830)

DÈS SON RETOUR en France, Louis XVIII s'empresse de détruire tout souvenir de l'armée impériale. L'ordonnance royale du 16 juillet 1815 débute par ces mots : « Considérant qu'il est urgent d'organiser une nouvelle armée. Attendu que d'après notre ordonnance du 23 mars celle qui existait se trouve licenciée... »

Le 30 août, la nouvelle organisation fixe le nombre de régiments de cavalerie à quarante-sept dont six de cuirassiers. Chaque régiment comprend quatre escadrons.

Le 1er Régiment de Cuirassiers est licencié à Loches. D'après le général Suzanne, ses restes sont versés dans les deux régiments de Cuirassiers de la Garde Royale et son dépôt va au 4e Régiment de Cuirassiers.

Le 27 septembre 1815 à Amiens, le comte de Béthune forme un nouveau Régiment qui prend le nom de 1er Régiment de Cuirassiers ou « Cuirassiers de la Reine ». Organisé en quatre escadrons, il reçoit son étendard de Son Altesse Royale Madame la duchesse d'Angoulême, à Compiègne, le 28 août 1816.

Entre 1816 et 1828, il tient successivement garnison à Dijon (1819), Toul (1823), Sedan (1824), Nancy (1825), Joigny (1826), Vendôme (1827), Tours (1828).

Quand éclate la révolution de 1830, le Régiment est envoyé à Angers pour assurer le maintien de l'ordre, mais n'a pas à intervenir.


Le 1er Régiment de Cuirassiers sous la monarchie de Juillet (1830-1848)

LA CHUTE des Bourbons entraîne de nombreuses modifications dans les cadres de l'armée.

Le colonel comte Ordener reprend la tête du Régiment (5 août 1830). Plusieurs officiers placés en demi-solde depuis 1815 sont reaffectés au Corps. Le Régiment perd son titre de « Cuirassiers de la Reine » pour ne conserver que son numéro et redevient 1er Régiment de Cuirassiers.

De 1830 à 1848, il est en garnison dans différentes villes : Vendôme, Meaux (1830), Versailles (1831), Lille qu'il quitte pour participer à la brève campagne de Belgique, puis les garnisons de Compiègne (1832), Nancy (1833-1836), Paris (1837).

De 1838 à 1842, il s'installe à Haguenau et enfin à Vesoul de 1843 à 1848. Quand éclate la révolution de 1848, le 1er Régiment de Cuirassiers est mobilisé pour assurer l'ordre public à Mantes puis à Paris.

Assurant régulièrement la garde du Prince-Président à l'Elysée, le Régiment est stationné à

Lille, puis à Verdun (1852).


Le Second Empire

DÈS L'INSTAURATION de l'Empire, les changements de garnisons augmentent. Le Régiment s'établit successivement à Cambrai (1854), Lille (1855), Versailles (1857), Sarreguemines (1860), Haguenau puis Belfort (1867).

Ces garnisons ne sont en réalité que des dépôts d'où se préparent les relèves entre les différents escadrons détachés en permanence dans d'autres villes. Chaque escadron peut aligner six officiers et cent vingt cavaliers.

En 1869, quatre escadrons du 1er Régiment de Cuirassiers rejoignent Lunéville pour faire partie de la 2e Division de réserve de cavalerie du IIIe Corps d'Armée commandée par le général de Bonnemains.

Cette division est composée comme suit :

- 1re Brigade : général Girard ;

- 1er RC : colonel Leforestier de Vendœuvre ;

- 4e RC : colonel Billet ;

- 2e Brigade : général de Brauer ;

- 2e RC : colonel Roselli ;

- 3e RC : colonel Lafutsen de Lacarre.

La guerre en 1870 est inévitable. Bismarck, comme Napoléon III, souhaite une grande victoire militaire, l'un pour développer sa puissance, l'autre pour raffermir son pouvoir après l'échec mexicain. L'opinion publique des deux côtés du Rhin y est favorable. Prenant prétexte de la « dépêche d'Ems », la France déclare la guerre à la Prusse le 19 juillet 1870. L'optimisme règne.

Mac Mahon avec soixante-trois mille hommes couvre l'Alsace, tandis que la Lorraine est défendue par les cent quarante mille hommes de Bazaine. Un premier succès, le 2 août à Sarrebrück, n'est pas exploité par le général Froissard. A leur tour les Prussiens attaquent en Alsace.

Lors de la première phase de la guerre, le Régiment participe à une des batailles des frontières : REICHSHOFFEN-FROESCHWILLER.

Quatre divisions françaises sont opposées à quatre corps d'armée prussiens. L'infanterie française est en difficulté et Mac Mahon, jugeant la situation désespérée, fait donner la réserve de cavalerie pour stopper la mise en batterie des canons ennemis. La Brigade Michel du Ier Corps d'Armée, puis la Brigade Girard doivent attaquer.

Le général Girard fait charger, escadron par escadron, à travers les houblonnières coupées de fossés et bordées d'arbres derrière lesquels s'embusquent les tirailleurs ennemis. Cette action permet d'éviter l'encerclement complet, mais l'armée française est battue à FROESCHWILLER. Soixante cavaliers du Régiment sont morts.

L'armée de Mac Mahon se replie sur CHALONS. Le 24 août, la IIIe armée allemande atteint Châlons. Mac Mahon part pour Sedan où doit le rejoindre l'armée de Bazaine. Or, celui-ci ne quitte pas le camp retranché de Metz et l'armée de Mac Mahon est gagnée de vitesse par les IIIe et IVe armées allemandes qui l'encerclent près de SEDAN. La bataille s'engage le 30 septembre.

Le 1er Régiment de Cuirassiers, mis en réserve, n'y participe pas et reste exposé à l'artillerie prussienne. En fin de journée, la défaite française ne fait plus aucun doute. Le chef d'escadrons d'Allincourt à la tête du 2e escadron décide de tenter une percée pour rompre l'encerclement. Mais elle se solde par un échec.

Le 2 septembre, les armes sont déposées. Le 3, les cuirassiers mettent pied à terre pour donner leurs chevaux aux Prussiens. Internés jusqu'au 10 septembre dans la presqu'île d'Iges, sans vivres ni abri (« le camp de la misère »), les cuirassiers du Régiment sont ensuite envoyés en captivité en Allemagne.

La paix conclue, les prisonniers de guerre rejoignent le dépôt du Régiment à Ancenis, en mars et avril 1871.

Après avoir successivement fait partie en 1873 de la 5e Division de Cavalerie dont l'état-

major est à Nancy, puis de la 1re en 1876, le Régiment appartient à partir de mai 1881 à la 2e Brigade de Cuirassiers, 2e Division de Cavalerie.

Le 14 juillet 1880, il reçoit son nouvel étendard des mains du président de la République, M. Jules Grévy. En 1881, le Régiment stationne à Melun puis à Lunéville.

Jusqu'en 1914, il connaîtra la vie tranquille des garnisons de l'Est, de Versailles et de Paris.

 

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