INSTALLÉ À NEUSTADT à partir de mai 1946 dans le quartier Dorance, le Régiment commence la période des TOA (Troupes d'Occupation en Allemagne). Le nom du quartier est celui d'un lieutenant du 1^er Régiment de Cuirassiers qui s'est illustré et qui a été blessé pendant la campagne de 1940, qui à nouveau blessé lors du débarquement des Américains en AFN en 1942, est devenu capitaine par la suite pour trouver une mort glorieuse en tourelle à la tête du 2e escadron à l'entrée de Pforzheim en Alsace le 8 avril 1945. Le capitaine Dorance fut un héros à l'image des Lassalle et Murat.

De nombreux soldats et cadres sont démobilisés, mais certains resteront pour rejoindre le corps enseignant car le déficit se fait d'autant plus sentir que de nombreuses familles rejoignent l'Allemagne et s'installent dans les garnisons.

Le commandement des TOA réquisitionne des locaux et des matériels pour les transformer en écoles. Grâce à l'arrivée d'enseignants et de volontaires démobilisés, l'instruction des enfants peut être assurée.

L'Économat des Armées s'implante aussi auprès de chaque quartier français. A la suite des Forces depuis 1916, l'Economat a été créé sous forme de coopérative pour améliorer les conditions de vie des troupes au repos en arrière du front. Très actif aux côtés des forces d'occupation en Allemagne, il s'intègre rapidement au sein de cette nouvelle vie de garnison.

Faisant partie de la 5^e Division Blindée, le 1^er Régiment de Cuirassiers reprend l'instruction avec les jeunes recrues incorporées après la fin de la guerre. Des camps légers de toile sont installés pour ces périodes d'instruction. L'un d'eux est monté à Birkenfeld, tout proche de Saint-Wendel.

Pendant ces années à Neustadt, le Régiment est organisé en trois escadrons de SHERMAN et un Escadron Hors Rang, ancêtre des ECL. Les SHERMAN ont été remplacés dès 1952-1953 par des M47 PATTON à canon de 90. L'un des escadrons de chars, est commandé d'octobre 1952 à juillet 1955 par le capitaine Delaunay, futur chef d'état-major de l'Armée de Terre.

Pendant ces dix années de vie de garnison à Neustadt, les relations avec les autorités allemandes se résument à quelques rares réceptions officielles. A cause du statut de Troupes d'Occupation en Allemagne, et des blessures de guerre non cicatrisées, la population évite le contact avec les troupes françaises.

En 1956, le Régiment quitte Neustadt et repart en campagne en Algérie.