Le Régiment du Vicomte de Turenne

27 juillet 1675, Mort du Maréchal de Turenne

 

Les Origines (1635)

Colonel Général (1651-1715)

Période 1715-1792

 

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 Turenne à la bataille des Dunes (1658)

 

Turenne, campagne d'hiver 1674-1675

 

 

 

 

    

   

 

 

 

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Les Provinces-Unies faisant obstacle à la politique extérieure de Louis XIV, celui-ci résolut de les briser. C’est ainsi que commença la Guerre de Hollande en 1672, laquelle s’acheva en 1678 par la paix de Nimègue. Turenne et Condé envahirent la Hollande, qui résista et se coalisa alors avec l’Autriche, l’Espagne et l’Electeur de Brandebourg. Les efforts de cette coalition furent vains : la flotte Hollandaise fut battue en Méditerranée par Duquesne, et l’Alsace, envahie par les Impériaux fut dégagée par Turenne en 1674 et 1675, au cours de ses dernières et de ses plus belles campagnes.

Vainqueur à la bataille de Turckheim en janvier 1675 après une rude campagne d'hiver dans les Vosges, en Alsace et en Lorraine, Turenne s’oppose en juillet sur le Rhin au célèbre général impérial Montecuculli, et renouvelle ses savantes manoeuvres de la brillante campagne de 1674. Après avoir empêché son adversaire de passer en Alsace, il l'entraîne à sa suite sur la rive droite du fleuve, se fortifie six semaines dans l'Ortenau, culbute l'ennemi le 15 juillet et s'apprête à l'attaquer à nouveau en pleine retraite avec la perspective d’un succès certain près de Salzbach dans le grand-duché de Bade.

Le 27 juillet, à la pointe du jour, Turenne forme près de Salzbach son armée en bataille et envoie le jeune Saint-Hilaire reconnaître des positions favorables pour l’artillerie, que commande son père. Une fois ses dispositions prises il s’en montre satisfait et va s’asseoir au pied d’un arbre, sur lequel il fait monter un vieux soldat qu’il charge de lui signaler ce qu’il verra de l’ennemi. Apprenant peu après que Montecuculli fait filer ses bagages par la montagne, il juge que son adversaire s’apprête à se dérober et il écrit au Roi qu’il prend ses dispositions pour l’attaquer pendant ce mouvement.

A deux heures de l’après-midi, la direction prise par une colonne ennemie confirme cette appréciation et Turenne qui avait ordonné à M. de Roze d’aller surveiller cette marche, est bientôt instamment prié par ce dernier de venir se rendre compte par lui-même de ce qui se passe. Turenne monte alors à cheval et gagne l’aile droite de son armée. « En chemin, raconte Saint-Hilaire qui l’accompagnait, il aperçut mon père, et vint à sa rencontre. Lorsqu’il l’eut joint, il lui demanda ce que c’était que cette colonne pour laquelle on le faisait venir. Mon père la lui montrait, quand malheureusement deux petites pièces tirèrent ; un des coups s’échappa, passant sur la croupe du cheval de mon père, lui emportant le bras gauche, le haut du col du cheval de mon frère, et frappa M. de Turenne au côté gauche. Il fit encore une vingtaine de pas sur son cheval et tomba mort. Ainsi finit ce grand homme… » Il avait soixante-quatre ans.

On couvrit le corps du Maréchal d’un manteau et on le porta dans sa tente afin de tenir sa mort secrète. Mais l’armée connut bientôt le coup qui l’avait frappée, et un transfuge alla l’annoncer à l’ennemi. Les soldats de Turenne irrités par les cris de joie et le bruit des musiques venues du camp adverse, voulaient venger leur chef et demandaient qu’on les menât au combat. Rien n’était prévu pour assurer le commandement en cas de malheur. Dans ce désarroi on décida de repasser le Rhin. L’arrière-garde, sous la conduite du comte de Lorges neveu de Turenne, soutint un combat acharné le 1er août près d'Altenheim. Montecuculli dut abandonner le champ de bataille y laissant deux mille des siens, un grand nombre de drapeaux, sept canons, et l’armée de Turenne libre de se retirer derrière le fleuve.

Turenne avait été le plus grand tacticien de son siècle. Calme et impassible, maître de lui-même, n'abandonnant rien au hasard, il était avare du sang de ses soldats. Il calculait tous ses mouvements et déployait avant de combattre tout ce que l'art et l'expérience la plus consommée peuvent offrir de ressources. Il avait l'habileté stratégique qui prépare le succès et la prudence qui évite les revers. Montecuculli, son adversaire, s'était écrié le 26 juillet :" Il est mort aujourd'hui un homme qui faisait honneur à l'homme. ". Le Duc d'Aumale dira de Turenne : " Chez lui chaque jour marque un progrès; aucune leçon n'est perdue. La prudence était de son tempérament; la réflexion lui donna l'audace. »

 

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 Le Monument qui fut élevé en mémoire du Maréchal de Turenne à Salzbach

 

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