Le Régiment du Vicomte de Turenne |
Le Régiment (1715-1792) : de la mort de Louis XIV à la Révolution |
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Après
1714, dix-neuf années de paix vont voir Colonel-Général prendre ses quartiers au camp
de la Haute-Meuse, puis à Aymeries-sur-Sambre (1730) d'où il part faire campagne sur le
Rhin à l'occasion de la guerre de la Succession de Pologne. Il combat à ETTINGEN (4 mai
1733), est présent au siège de PHILIPPSBOURG (mai-juillet 1734) et s'établit à
Trêves en octobre 1734. La paix revenue, il regagne la région de Caen,
puis Mouzon (1738) et Damvillers (1740). En
1740, la guerre de la Succession d'Autriche replace Colonel-Général sur les devants de
la scène militaire. A l'origine de ce conflit, se situe la succession de l'empereur Charles VI. En effet, à peine est-il
mort que sa fille Marie-Thérèse voit ses droits contestés par
l'électeur de Bavière, le roi d'Espagne et surtout Frédéric II, roi de Prusse. Sous la
direction de la France, une coalition se noue
contre Marie-Thérèse (1741). En 1741, le Régiment franchit le Rhin au sein de l'armée de Bohême, placée sous les ordres de l'électeur de Bavière et du maréchal de Belle-Isle. Il est fort de trois escadrons de cent quarante hommes. Installée
à Saint-Pôlten, l'armée subit d'incessants harcèlements de la part des cavaliers hongrois alliés de l'Autriche.
En novembre, l'expédition de Bohême est décidée dans le but de rejoindre les troupes
de Frédéric II et de l'électeur de Saxe. L'avant-garde de l'armée, dont fait partie
Colonel-Général, s'empare de Prague. Le 3 décembre,le Régiment quitte Prague et
atteint PISEK, où après avoir chassé les hussards et l'infanterie autrichienne, il s'y
retranche. Face à un ennemi très supérieur
en nombre et souffrant des terribles conditions climatiques(de nombreux soldats périssent
de froid), il évacue Pisek le 6 janvier 1741. Début 1744, une nouvelle coalition porte la guerre en Flandre. Marie-Thérèse s'allie à l'Angleterre et aux Provinces-Unies. Le maréchal de Saxe concentre ses forces sur la frontière du Nord. Colonel-Général est à l'aile gauche sur l'Escaut En août, il rejoint Lille puis s'établit à Cambrai. En mars 1745, les hostilités reprennent. Le 11 mai, Colonel-Général est à FONTENOY où la cavalerie française bouscule les lignes ennemies et transforme leur retraite en déroute. Plusieurs officiers du Régiment sont blessés. Cette victoire livre les Pays-Bas espagnols et les Provinces-Unies à la France. Colonel-Général regagne Tournai. En juin 1746, il participe au siège de BRUXELLES, puis se bat à RAUCOUX. En 1747, une nouvelle coalition regroupant l'Autriche, l'Angleterre et la Hollande masse une armée de cent vingt mille hommes près de Breda. Cette dernière est battue à LAWFELD (2 juillet 1747) 1747) puis au siège de MAESTRICHT auquel Colonel-Général prend part. La paix d'Aix-la-Chapelle (18 octobre 1748) clôt cette campagne des Pays-Bas. Colonel-Général tient garnison à Vesoul, puis Belfort (1751), Valenciennes (1753), Limoges (1754), Strasbourg (1756) et Landau (1757). La paix signée à Aix-la-Chapelle ne dure que sept ans : deux des belligérants, l'Angleterre et l'Autriche, veulent recommencer la guerre. L'Autriche entraîne cette fois-ci la France et la Russie, contre l'Angleterre. Cette dernière souhaite contrecarrer l'expansion de la navigation commerciale et la colonisation française aux Indes et en Amérique. Colonel-Général est à HASTENBECK (26 juillet 1757) puis à KLOSTERZEVEN (8 septembre 1757) où le duc de Cumberland est contraint à capituler. Le Régiment s'illustre à MINDEN (1er août 1759) où il perd près de la moitié de ses effectifs. En 1761, il est réorganisé en quatre escadrons incorporant les quatre premières compagnies du régiment Montcalm. Il rejoint ensuite l'Allemagne avec l'armée du haut Rhin du maréchal d'Estrées et de Monsieur de Soubise. Il ne regagne la France qu'en février 1763, après la signature du traité de Paris. Jusqu'à la Révolution, il occupe diverses garnisons : Maubeuge (1765), Strasbourg (1767), Vendôme (1769), Stenay (1772), Issoudun (1774), Strasbourg (1776), Sélestat (1778), Joinville (1779), Metz (1780), Calais (1781), Moulins (1783), Colmar (1786), Sedan (1787), Lille (1788).
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