Amicale des Anciens et Amis du 1er Régiment de Cuirassiers

   A LA POINTE DU COMBAT (5° partie)

Mémoires de guerre d’un jeune cuirassier

par BARTHELEMY PAUL, ANCIEN DU 2e ESCADRON, 1er CUIRASSIERS

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Rappel: Ceci est le récit des opérations que mena le 2e escadron du 1er Cuirassiers du 9 octobre 1944 au 8 mai 1945. Dans ces pages du journal qui fut le sien je me suis permis d’insérer quelques notes personnelles sur les événements que j’ai vécu pendant toute cette campagne.

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Cinquième partie: du 3 février 1945 au 8 mai 1945

3 FEVRIER 1945: Nous sommes toujours à WETTOLSHEIM où nous passons la journée au repos, à nous refaire en dégustant du bon vin d’Alsace. Mais malgré cela, nous restons sur nos gardes car une contre-attaque peut toujours venir de la forêt non loin de là.La bataille de Colmar au point de vue moral, ne pouvait réussir que grâce aux exécutants, sachant accepter tous les risques. C’est pour avoir continué à progresser malgré l’acharnement de l’ennemi et les conditions météorologiques déplorables que nos unités et les unités américaines de la 3e Division U.S. et 5e D.B. ont forcé la victoire. Ceci ne fut possible que grâce à nos deux armées qui rivalisèrent d’ardeur, qui surent accepter les pures souffrances physiques et les pertes les plus cruelles. Nous savions que nos chars tanks-destroyers étaient absolument inférieurs au matériel ennemi. Il faut songer que nos blindés étaient percés à 2 km par leur 88, alors que nos tanks-destroyers ne pouvaient espérer les détruire qu’aux environs de 800 mètres et souvent après plusieurs coups au but. Pour l’ennemi, la bataille de Colmar fut une défaite écrasante. Du point de vue moral, l’ennemi chassé définitivement sur la rive droite du Rhin, dut abandonner tout espoir de reconquérir la plaine d’Alsace. Il avait ressenti cruellement le poids des armées françaises renaissantes. Cette armée qu’il croyait avoir abattue à tout jamais et qui était toujours là vivante, alerte, prête pour le combat qui la conduirait à la victoire finale. Notre campagne d’Alsace entreprise dans de dures conditions tant à cause de la fatigue des troupes et des difficultés du terrain que des conditions météorologiques et de l’acharnement de l’ennemi, était définitivement terminée. Le nom de Colmar a souvent chanté dans nos coeurs. Depuis notre offensive du mois d’octobre 1944, nous ne pensions qu’à Colmar. Pour répondre aux appels angoissés de l’Alsace, c’est l’appel de Colmar, c’est la voix de Colmar que nous avions cru entendre. Nous avions eu la conviction que plus rien ne nous arrêterait malgré la résistance farouche de l’ennemi. Comme la plaine d’Alsace était inondée, nous avons du atteindre Colmar par la montagne. C’était une curieuse entreprise pour une division blindée. La libération de Colmar reste pour nous, c’est-à-dire tous ceux qui l’ont vécue, la plus belle journée de notre existence.

4 FEVRIER 1945: Nouvelle nuit passée à WETTOLSHEIM. L’accueil de la population est magnifique. Chaque maison veut avoir son libérateur. Hélas cela était trop beau, à la fin de la journée nous devons repartir et nous rentrons à Colmar pour la deuxième fois. mais cette fois-ci pour y cantonner. Nos blindés sont parqués dans la caserne RAPP et nous sommes logés chez l’habitant. Que dire de ces plusieurs jours passés au milieu d’une population en liesse ? Que ceux qui comme moi ont goûté à ces moments d’ivresse se souviennent! Nous étions accueillis dans plusieurs familles alsaciennes où chaque repas était arrosé de ce petit vin d’Alsace, où le gîte douillet nous tendait les bras dans des draps et matelas moelleux. Malgré cela, dans ce bonheur retrouvé, on ne pouvait oublier nos camarades disparus qui auraient aimé être parmi nous . Que dire de ces moments tragiques que nous avons vécu pour venir jusqu’ici ? Comment oublier les durs moments que nous avions passé ? Comment oublier la vue de ces centaines de cadavres autant du côté de l’ennemi, que du nôtre ? Combien ai-je entendu de râles d’agonie, de cris de détresse ? Que de fois j’ai vu roder la mort autour de moi ! En voyant un camarade tué près de moi nombre de fois, je me disais " Pourquoi lui et pas moi ? " Avais-je la " Baraka " ? J’avais seulement vingt-quatre ans à l’époque, mais j’étais déjà un homme mûr. Mais mourir quand la nature vous sourit, quand le coeur bat la joie ! ... Nous savions tous que chaque lendemain n’était pour nous qu’un autre jour d’angoisse ou une mort inconnue viendrait peut-être nous ravir ce que nous avions de plus beau à l’époque : la jeunesse.

Je me souviendrai toujours de ce matin d’attaque sur KAYSERSBERG où cet obus est tombé entre mon chef de char et moi-même et qui n’avait pas explosé. Quel miracle ! Et que dire encore de tous ces matins où nous partions à l’aurore sur nos positions en vue d’une attaque et que l’on entendait les hommes respirer à leur poste de combat et le tic-tac du bracelet-montre du chef de char.

Nous savions que dans quelques minutes nous serions partis sous un déluge de feu qui démolit les nerfs. C’est au milieu des détonations et des hurlements stridents des canons que l’on verra les jets de terre jaillir en l’air devant nous et les branches d’arbres tourbillonner sous l’impact des obus ; et puis ce cri effrayant dans tous les interphones « En avant ! » Ce cri qui vous glace le sang dans les veines et qui vous prend jusqu’aux tripes. Alors c’est le démarrage, les chars se ruent sur l’ennemi en écrasant les premières lignes. Lorsque l’ennemi faisait mine de résister, nous entendions dans nos interphones hurler nos officiers demandant un tir d’artillerie : « Résistance à droite sur carré 13, demandons soutien d’artillerie sur carré 14 du plan C ! » Comment peut-on oublier ? Nous avons eu des combats très durs. Cette lutte contre la mort. nous l’avons menée toujours dans l’espoir que nous en verrions bientôt la fin. Cette fin que nous attendions avec le plus grand espoir chaque jour. Pour la plupart, elle était arrivée plus tôt que prévu. Combien de nos camarades ont ainsi disparu dans cette tourmente.

On ne peut imaginer ce que l’on ressent quand on voit un de ses camarades gisant à terre ou brûlé vif dans son char. Tant d’images sanglantes qui ne s’oublient pas. Ils n’ont pas été seulement les morts de cette guerre ils ont été aussi les morts d’une autre guerre dont beaucoup auraient bien voulu en connaître le sens. Comment rester impassible devant tant de morts. de n’importe quel côté qu’ils soient? Soit, le soleil ne peut pas réveiller la vie dans un désert de pierres, mais dans un désert humain, la vie peut toujours revenir ! Quelqu’un un jour à écrit ceci « N’est-ce pas en moi-même le signe d’une profonde tristesse ? » Mais comment oublier, de penser à eux en écrivant ceci ?

28 FEVRIER 1945: Après trois semaines de repos à Colmar nous faisons mouvement. Nous quittons la région du Haut-Rhin pour aller cantonner au nord dans un faubourg de Strasbourg à Eckbolsheim. De nouveau, nous logeons chez l’habitant, tandis que nos blindés sont à proximité. Nous passons nos journées à réviser notre matériel. à faire plus ample connaissance avec les habitants Dans ce faubourg règne un calme imposant : on dirait que la guerre est terminée. Au bord de la rivière de la Bruche, nous passons d’agréables moments.

CAMPAGNE D’ALLEMAGNE

1er MARS au 30 MARS 1945: Pendant notre séjour à Eckbolsheim nous sommes renforcés par du personnel venu de l’arrière et par quelques nouveaux chars afin de compléter nos pertes. Notre séjour se termine aujourd’hui 30 Mars 1945 et nous quittons Eckbolsheim pour aller cantonner dans le canton de Wissembourg.

31 MARS 1945: L’ordre de faire mouvement nous arrive en fin de matinée. Il s’agit de nous porter le long du Rhin dans une zone d’attente. Départ vers 14h45, pour la première fois nous rentrons en Allemagne dans le village de Belheim. Notre bivouac est monté dans un petit bois à proximité. Notre lieutenant est parti reconnaître le passage du Rhin. Non loin de nos chars se tiennent de grosses pièces d’artillerie lourde en position de tir. Nous avons recomplété nos casiers d’obus, nos bandes de mitrailleuses ainsi que notre dotation en grenades. Chaque homme d’équipage à graissé son Browning qui se trouve toujours à portée de la main. Au fur et à mesure que nos lignes s’étirent, notre ravitaillement en munitions devient de plus en plus difficile. En pensant au ravitaillement, il me revient encore en mémoire cette journée sur le front des Vosges où tout avait très mal commencé. Nous avions attaqué dès l’aube et n’avions pas cessé de harceler l’ennemi, aussi nos réserves en munitions commençaient à fondre à vue d’œil. Nous allions bientôt manquer de munitions d’autant que notre ravitaillement n’avait pas pu suivre compte tenu du changement constant de nos positions en première ligne et des tirs de minens qui accompagnaient notre offensive. A un moment donné il ne nous restait à peine qu’une heure de feu et si l’ennemi avait alors contre-attaqué en force, nous n’aurions pu le contenir…

Maintenant, près de Belheim nous sommes harcelés par des tirs nourris d’artillerie. Les quelques unités d’infanterie qui nous accompagnent sont abritées dans des ruines, mais malheureusement un tir bien ajusté tue et blesse plusieurs Légionnaires. Nous sommes bientôt rejoints par un autre de nos pelotons. Au moment où ces nouveaux chars prennent position, les tirs adverses s’intensifient. Calfeutrés à l’intérieur de nos chars nous laissons passer ce déluge de feu dont nous entendons le bruit infernal, ponctué par les départs de coups et les impacts à l’arrivée… Le peloton fraîchement arrivé reçoit l’ordre de faire mouvement tandis que nous sommes en soutien. Le premier char s’avance et à peine franchit-il les premiers glacis qu’il est atteint de plein fouet par une arme antichar impossible à localiser. Le conducteur et son aide sont tués sur le coup tandis que les hommes de la tourelle ont juste le temps de sauter à l’extérieur avant que le char n’explose avec toutes ses munitions !

Au niveau des chefs de peloton il y a comme un sentiment de flottement face à cette situation, et la nécessité de faire taire à tout prix l’artillerie adverse finit par s’imposer. Nos chars se mettent enfin en mouvement et convergent par plusieurs chemins de terre vers la forêt que nous investissons. Nous tombons alors sur trois automoteurs désertés par leurs occupants, qui après avoir soudain compris notre détermination à en finir, avaient été pris de panique et avaient fui. Les légionnaires ratissent le bois et ramènent de nombreux prisonniers. De retour au village j’assiste à une scène pénible. Un survivant du char bazooké pris de fureur dégaine son pistolet et menace d’exécuter l’un des prisonniers. Ceux-ci, serrés les uns contre les autres contre un mur les yeux hagards, s’attendent au pire. C’est alors que notre lieutenant intervient et réussit à désarmer notre camarade d’un revers de main. Ce dernier, effondré, genoux à terre, éclate en sanglots. La vue de ses équipiers brûlés vifs dans son char avait été insupportable pour lui. Quelle journée lugubre !

 1er AVRIL 1945, Jour de PÂQUES ! Notre lieutenant et un autre chef de char vont reconnaître le débit des portières du Rhin et les itinéraires de la rive droite. Nous allons cantonner non loin de là dans un autre village allemand du nom de Hordt. Sur les toits et les fenêtres des maisons pendent des étoffes de couleur blanche en signe de reddition. Sur les visages de civils que nous croisons nous pouvons lire la peur et l’angoisse de l’occupation…

2 AVRIL 1945: Depuis une heure nous sommes au bord du Rhin. La barge qui doit nous transporter sur l’autre rive est amarrée contre la berge. Toute la nuit, les feux de notre artillerie ont couvert l’ensemble de la tête de pont. En rien de temps, nos avants-gardes ont atteint le bord du fleuve.Successivement, half-tracks, véhicules à chenilles, canons tractés et camions commencent à traverser le Rhin et sont déposés sur la rive opposée où les principaux points de passage ont été nettoyés par des unités de commandos. Tandis que l’infanterie souffle un peu et se réorganise sur la rive, chars et véhicules blindés commencent à se déverser sur la rive opposée, barge par barge. Aussitôt débarqués sur la rive en face, nous nous rassemblons par groupes et par unités et nous nous enfonçons profondément dans les lignes de blockhaus et fortifications de campagne Allemandes. Ces blockhaus et fortifications sont heureusement vides de leurs occupants. Un immense trou vient de se creuser dans le dispositif ennemi. Il faut avancer sans perdre un seul instant. Il n’y a plus devant nous d’unités adverses vraiment actives, et elles semblent à la limite de leurs forces, fuyant devant notre avance. Nos unités de déminage déblaient la route. Nous avons l’impression qu’ils agissent beaucoup trop rapidement. Il suffirait d’une seule mine non repérée pour que la mort soit au rendez-vous… L’ennemi a en effet établi et dissimulé un vaste réseau de mines. La plupart sont impossibles à l’œil nu. Notre objectif est paraît-il STUTTGART. Depuis 2h00 du matin nous roulons. Le canon tonne dur sur KARLSRUHE.

3 AVRIL 1945: L’escadron est rassemblé à Huttenheim, à 4h00 du matin, pour participer à une grande offensive avec le sous-groupement. Nous embarquons sur nos plaques arrières des sections de commandos, mais pour une raison inconnue, nous ne démarrons que bien plus tard, vers 10h00, pour arriver au village de Sttafort où l’on s’installe pour la journée. Quelques habitants, à l’extérieur devant leurs maisons, nous regardent avec angoisse. Beaucoup restent barricadés chez eux. De temps en temps on voit bouger quelques pans de rideaux. Nous avions vu ces mêmes comportements chez nous lors de l’invasion des troupes Allemandes en 1940… Nous avions vu leurs coeurs triomphants lorsqu’ils entraient dans chacun de nos villages et villes… Pourquoi ferions-nous exception chez eux ? 18h30 : alerte ! Nous devons prendre KARLSRUHE dans la soirée, mais comme en cette saison la nuit tombe vite le tout est remis au lendemain matin. Pendant ce temps la Légion qui a franchi le Rhin à Mannlteim nous rejoint vers 21h00.

4 AVRIL 1945: Nous quittons le village de Sttafort à 4h45 comme prévu et fonçons vers KARLSRUHE par l’autoroute. Mais à 1,8 km de la ville, la route est coupée par de grosses destructions. Notre avance est stoppée. Malgré cela nous détruisons trois armes antichars et plusieurs camions. A 10h30, nous retournons à Sttafort sans avoir réussi à trouver un itinéraire pour rentrer dans la ville. Sur notre trajet de retour nous voyons au loin la fumée des incendies qui ravagent la ville. Les maisons tremblent, soufflées par les obus explosifs. Cet enfer de flammes scelle en une heure à peine le destin de KARLSRUHE. C’est en arrivant à Sttafort que nous apprenons que la ville vient d’être prise par le 3e escadron. Nous aurions pu avoir l’honneur de pénétrer les premiers sans cette coupure d’autoroute…

5 AVRIL 1945: La mission de notre sous-groupement est aller dégager le passage de Weingarten par l’Est. Nous partons à 5h30 et faisons route sans histoire. Au passage nous ramassons quelques prisonniers. Vers 11h30 nous marchons sur Johlingen, progression très rapide au milieu d’ennemis en déroute. On fait encore des prisonniers. Le village est pris par surprise. Nous-nous emparons d’une batterie de 105 tractée et de trois autres canons. Un camion tirant deux canons de 75 PAK est incendié, un autre canon anti-char de 88 lui aussi est détruit. Une quarantaine de prisonniers sont encore faits dans le centre du village, mais beaucoup de soldats adverses sont tués en essayant de se replier. Enfin nous réalisons la liaison avec les 2e et 3e pelotons à Weingarten, mais l’opération est lente et difficile et coûte quand même à l’ennemi deux mortiers. Il y a encore de nombreux tués dans ses rangs. De partout arrivent des soldats qui lèvent les bras au bout duquel ils tiennent un drapeau blanc ou une étoffe semblable. Afin de contourner une arme antichar nous tentons de passer sur un petit pont de pierres qui s’écroule aussitôt entraînant notre char dans la rivière. L’eau commence à s’engouffrer dans notre engin dangereusement en dévers et proche de chavirer. Nous n’arrivons pas à sortir d’affaire et prenons bien du retard alors que notre unité continue l’attaque en direction du village. Nos éléments de reconnaissance aperçoivent trop tard un profond fossé anti-char provoquant l’arrêt inopiné de la progression. Aussitôt une pluie d’obus et de balles traçantes s’abattent sur nos chars et sur les premières maisons du village. Nos camarades surprennent et détruisent deux canons anti-chars en embuscade. Tandis que l’infanterie ennemie fuit en désordre, deux de nos pelotons reprennent la direction du Nord.

6 AVRIL 1945: Alors que notre char est toujours dans la rivière, notre sous-groupement est en difficulté nord de KONIGSBAH. En principe, il doit déboucher au sud du village, l’objectif étant la cote 288. Nous avons pu récupérer notre matériel d’armement individuel et nos effets personnels. Nous transportons le tout dans un moulin non loin de là, sous les regards curieux du meunier, de sa femme et de sa fille. L’ennemi s’est ressaisi et par une contre-offensive il a repris une partie du village de KONIGSBAH. Nous subissons énormément de pertes, surtout parmi les unités de commandos qui postés sur nos plaques moteurs. Trois de nos chars mettent en flammes chacun un canon Sturmgeschutz. Un autre de nos chars oblige un automoteur à se saborder et à en récupérer un autre intact. Tandis que nos Sherman commencent le nettoyage de la partie ouest du village avec des unités de légionnaires et de commandos, l’un de nos engins est détruit par une arme antichar. L’ennemi fait le forcing et contre-attaque à nouveau, mais nos équipages réussissent à bloquer l’offensive en les écrasant l’ennemi sous une pluie d’obus et de balles de mitrailleuses. Enfin le nettoyage du village prend fin et la cote 288 est prise vers 16 heures. Mon ancien char le "Louviers" est hors service, gravement endommagé par l’artillerie ennemie. Un autre Sherman est touché mais moins gravement. Nous déplorons deux tués et quatre blessés, le capitaine des commandos a été lui aussi tué.

7 AVRIL 1945: L’atelier de dépannage régimentaire est venu très tôt ce matin pour sortir notre engin de la rivière. Après l’avoir hissé avec une grue, il l’ont mis sur l’esplanade du moulin. Nous ne pourrons repartir se sitôt, car il y a énormément de dégâts dans nos moteurs. Nos dépanneurs nous apprennent que notre sous-groupement a foncé vers PFORZHEIM dont il a atteint les premières maisons au crépuscule. Sitôt sur les lieux, il a été accueilli par une unité de panzerfaust et de tireurs isolés, mais malgré cet acharnement il a pu prendre pied dans le haut de la ville où il s’est installé en carré pour la nuit.

8 AVRIL 1945: Nous sommes toujours au moulin où l’atelier de dépannage fait de son mieux pour nous ramener dans l’action. Le travail est harassant, beaucoup de pièces moteur sont détériorées. On entend au loin le canon qui tonne. De savoir que mon escadron est au contact de l’ennemi pour une grande bataille me donne le cafard. C’est en effet la bataille de PFORZHEIM qui se déroule en ce moment. Dès le lever du soleil, encadrés par les commandos et les tirailleurs, nos unités descendent vers le centre de la ville et nettoient la rive nord de la rivière ENZ. Il y a peu de résistance en ville, mais de nombreux tirs d’artillerie, de minens et d’armes automatiques viennent des collines d’en face, d’autant mieux ajustés que la ville est complètement rasée. L’avance de notre escadron est très lente, retardée par un ennemi qui au fur et à mesure se rend en grand nombre. Plus de 200 prisonniers sont rassemblés dans le secteur. L’escadron lors de sa progression subit un bombardement à l’arme lourde d’une extrême violence. Les dégâts sont tels que cette unité est forcée de rechercher un autre itinéraire. Dans le village de Brotzingue elle est ensuite prise à partie par une infanterie mordante et par beaucoup de snipers dont les tirs remarquablement précis causent énormément de pertes dans les rangs de notre infanterie. L’escadron se trouve alors dans une impasse, d’autant que les Sherman de tête viennent de tomber en panne… Un de nos chars tire sur une section ennemie et détruit 4 armes automatiques.

C’est vers 14h15 que malheureusement notre chef, le capitaine DORANCE est tué sur le coup par une balle reçue en pleine tête sur sa tourelle. Voici la version de ceux qui ont vécu ce drame. Le char de notre capitaine était en difficulté, pris sous un déluge d’obus venant des faubourgs de PFORZHEIM. La section de Légionnaires qui le suivait venait d’être pratiquement anéantie. Se voyant privés du soutien de l’infanterie, nos chars de tête prennent en enfilade la rue principale jonchée de légionnaires tués ou blessés. C’est en tentant de répondre à l’appel d’un chef de section du bataillon de choc qui voulait s’informer sur la situation, que notre capitaine souleva son tourelleau et essuya alors une rafale de mitraillette tirée dans sa direction par un ennemi caché derrière une fenêtre.

Le combat fait rage, l’ennemi se bat durement sans espoir de recul, il se terre et résiste dans ses trous individuels. Vers 15h30 l’escadron reçoit l’ordre de se replier. Un Half-Track plein de blessés Légionnaires et de Chocs, doit s’ouvrir une voie de vive-force au travers des Allemands qui arrivent en renfort. Notre lieutenant prend alors le commandement de l’escadron.

9 AVRIL 1945: Nous n’avons plus que 11 chars en état de marche. Vers 5 heures du matin, ils se préparent à partir de KONIGSBAH, mais ce n’est qu’à 10h30 qu’ils peuvent faire mouvement sur ELMENDIMGEN où ils vont passer la nuit tranquillement.

10 AVRIL 1945: Et nous pendant ce temps là que faisons-nous au Moulin ? Manquant de pièces principales qui tardent à venir, l’atelier de dépannage est reparti nous laissant seuls. Tout est calme. On n’entend plus le canon tonner, on dirait que la guerre est terminée. Cet après-midi, nous avons voulu faire un tour sur les coteaux des alentours, et quelle ne fut pas notre surprise de débusquer des soldats ennemis postés dans des trous individuels ! Dire que depuis cinq jours que nous sommes ici, ils auraient pu nous tirer comme des lapins… En fait ils étaient déjà décidés à se rendre dès notre arrivée, mais avaient finalement tergiversé car leurs officiers leur avaient fait croire qu’ils seraient immédiatement fusillés s’ils étaient pris ! Nous les avons emmenés avec nous au moulin. Enfin un peu avant la nuit, nous sommes délivrés de notre isolement. L’atelier de dépannage est revenu. Notre char est hissé sur un porte-char nous grimpons sur un camion GMC avec nos prisonniers et en route pour rejoindre l’escadron.

Nos armées foncent en force vers l’Est à travers le pays ennemi. Nos régiments comprennent alors un nombre important de jeunes recrues qui n’ont jamais vu le feu. Chaque unité, chaque groupe a son itinéraire. Ils avancent dans des forêts impénétrables, échangeant de temps en temps quelques coups de feu avec les patrouilles ennemies. L’adversaire est décidé à défendre chèrement sa patrie ce qui explique les périodes très dures de combats qui vont suivre et qui ne pourront s’achever que par la reddition ou l’anéantissement. Notre infanterie fait des prodiges, et nous la soutenons sans faille.

11 AVRIL 1945: Nous voici de nouveau en première ligne. L’escadron recommence sa progression vers 14h00. Progression lente et délicate dés le village de DOBEL en pleine Forêt Noire. Nous sommes épaulés par le 151e régiment d’infanterie. Dès que nous sortons de la forêt, nous repérons une forte colonne ennemie qui défile sur notre flanc droit. Aussitôt une pluie d’obus et de balles de mitrailleuses converge vers elle, écrasant et renversant au passage des véhicules. Les obus explosent au milieu d’éclairs avec un bruit de tonnerre. Quelques sections ennemies tentent de sortir de la lisière de la forêt et viennent se réfugier de l’autre côté de la route, mais elles sont aussitôt mises hors de combat. Quelques éléments encore valides attaquent nos flancs ainsi que nos arrières dans un dernier sursaut. Sur le bord d’un talus un soldat ennemi blessé encore conscient regardait ses entrailles s’échapper entre sa veste et son pantalon... Quelle horrible vision de voir un homme mourir de cette façon ! Le commandant ennemi du secteur est fait prisonnier. Nous ne déplorons aucune perte à l’escadron.

12 AVRIL 1945: Pendant que le détachement de la Légion reprend sa marche avec d’autres pelotons, nous progressons avec le 151ème régiment d’infanterie sur un itinéraire parallèle. Arrivés prés du village de KALTENBRONN, nous nous trouvons face à d’énormes abattis défendus par une infanterie ennemie déterminée à combattre. Impossible d’aller plus avant : En voulant reconnaître un autre itinéraire, nous nous heurtons à un fossé antichar de 10 mètres de large et 5 mètres de profondeur environ. Une section de grenadiers Allemands surpris de nous voir arriver par là tente de nous arrêter mais en vain. Pris sous nos feux, elle n’a guère le temps de comprendre ce qui lui arrive. Elle rompt bientôt le combat et prend la fuite. Nous occupons le village. La plupart des habitants sont partis. De partout on ne voit que des véhicules déchiquetés par l’artillerie et brûlés par le phosphore. De nombreux cadavres gisent au sol dans des positions des plus étranges. Nous sommes maintenant tellement habitués à voir de telles scènes d’horreur que nous ne faisons plus guère attention…

Pendant que nous occupons le village, un détachement de la Légion continue vers SPROLLENHAUS mais il ne peut pas l’atteindre à cause d’un trop grand nombre de barricades. L’entrée du village est constellée de chevaux de frise, de réseaux de barbelés et d’énormes hérissons de rail soudés entre-eux. Il faut le concours du Génie pour faire tout sauter. Nous-nous emparons d’un 75 PAK et faisons une soixantaine de prisonniers. Un de nos chars tombe en panne sous le feu de l’ennemi, mais le contact est bientôt rompu. Notre escadron est maintenant réduit à 9 chars. Nous passons une journée calme à KALTENBRONN, mais restons sur nos gardes.

14 AVRIL 1945: De très bonne heure, nous quittons KALTENBRONN et remontons encore une fois à DOBEL que nous atteignons à 11h30. Nouveau départ vers 14h00 pour HOFFEN d’où notre offensive doit nous mener sur le village de CALMBAH. Le village est pris mais il est à peu prés inoccupé. Un de nos chars légers au débouché du village a cependant été mis hors de combat par une arme antichar, qui est aussitôt détruite. On passe la nuit sur place.

15 AVRIL 1945: Nous passons en soutien. Après une courte étape, nous arrivons à OBERKOLLWANGEN où nous passons la nuit. Une de nos patrouilles soutenue par un détachement de commandos est envoyée de nuit pour dégager la route de NEUWEILER.

16 AVRIL 1945: A 6h00 du matin nous démarrons. La progression en Forêt Noire est impressionnante. Nous roulons sur des sentiers entre les sapins. Dissimulés parmi les arbres nous voyons quelques baraques basses faites en béton ; elles ressemblent à des blockhaus. Les toitures sont plates et plantées d’arbustes pour les camoufler. Elles se confondent avec les arbres de la forêt… Les enceintes sont entourées de fils de fer barbelés. Pour plus de sûreté nous envoyons une section d’infanterie reconnaître les lieux. A l’intérieur des constructions nos camarades trouvent des valises ouvertes, des couvertures, des pièces d’uniformes, des caisses éventrées, des notes de service et des circulaires dispersées… Notre progression continue lentement, car nous croyons à une surprise toujours possible. De très bonne heure, nous occupons NEUWEILER faisant 40 prisonniers, tandis qu’une section de FFI sous nos ordres s’empare de GAUGENWALD. Poursuivant notre progression, nous occupons tour à tour ATLENSTEIG et SPIELBERG. C’est dans ce dernier village que nous soufflons un peu. Pendant que le 2e peloton et une section de Légionnaires vont détruire par surprise trois canons anti-chars à EGENHAUSEN tuant de nombreux soldats ennemis et faisant encore 60 prisonniers. Notre progression reprend et le village de PFALZERAFENWEILER est occupé sans histoire. Nous avons parcouru 40 km au compteur. Nous passons la nuit au village de BElHINGEN. Nuit très calme.

17 et 18 AVRIL 1945: Vers 10h00 du matin, notre sous-groupement occupe SHOPLOCK sur la route de STRASBOURG à TUBINGEN. L’escadron est là au complet attendant l’ordre de départ. Non loin de là, le village en partie ruiné est calme. L’infanterie de son côté essaie de s’organiser section par section. Près de nous un cadavre ennemi finit de se décomposer dans une flaque d’eau gelée ; quelques fantassins s’amusent à le faire tourner comme une toupie en riant… Cruel sort pour ce soldat mort pour une cause déjà perdue... L’ordre de départ arrive enfin, les moteurs se mettent à ronfler régulièrement. L’infanterie se forme en colonne à côté de nos Sherman. Lors de notre progression nous tombons sur des véhicules blindés et des obusiers ennemis partiellement détruits ou sabordés. La résistance est assez forte. En effet l’ennemi avait formé des groupes de civils dans le but de pour retarder notre progression. Cette levée en masse, appelée Volkssturm, était strictement contrôlée par les organismes issus du parti Nazi. Elle était formée d’hommes de 16 à 60 ans et plus, enrôlés par les milices locales. Armés de panzerfaust, ils avaient pour mission de nous retenir le plus longtemps possible afin que la Wehrmacht puissent se s’organiser plus efficacement au fur et à mesure de l’avance de nos troupes. Dans certains villages, ils se défendaient courageusement allant souvent jusqu’au sacrifice. Sur notre axe de progression ils abattaient des arbres et creusaient des fossés anti-chars à l’entrée de la plupart des villes et des villages. Le soir venu nous allons reconnaître GRUMETSTETTEN où nous prenons contact avec le 8e Régiment de Chasseurs d’Afrique venant de HORG. Nous-nous installons au complet dans SHOPLOCK où le 18 nous passons une journée de repos. Nous apprenons que la 1re Division Blindée qui marche en parallèle avec nous, vient de dépasser la route en direction du Sud.

21 AVRIL 1945: Départ vers 6h30 du matin. Notre avant-garde aux ordres de notre lieutenant, épaulée par une section de la Légion et du Génie s’empare de ECHTERKINGEN. Dans la foulée nous sommes sérieusement accrochés. Un de nos chars est mis hors de combat par un panzerfaust. Nous poursuivons néanmoins notre progression et en peu de temps nous nous emparons de MOHRINGEN où nous faisons une quinzaine de prisonniers. Nous ramenons deux mortiers. Mais nous-nous nous heurtons bientôt à une forte concentration ennemie. Nos adversaires sont coriaces et résistent à tous nos assauts. Nous demandons une préparation concentrée d’artillerie sur leurs positions et celle-ci est immédiatement exécutée ; les tirs s’abattent avec une redoutable efficacité et l’ennemi pris de panique se disperse dans les bois voisins. Notre peloton renforcé par le 2e peloton pénètre en force dans DEGERLOCK faubourg de STUTTGART, mais nous sommes rapidement stoppés par de formidables barricades solidement défendues. La Légion a déjà des pertes. Mon ancien char le "LOUVIERS" est bazooké huit fois ; néanmoins sa chenille seule est touchée. Il pourra reprendre le combat le soir même. Très lent combat de rues. Vers 15h30, les barricades sont enlevées. Nous sommes rejoints par un autre sous-groupement. La descente vers STUTTGART se fait sans histoire. Nous-nous installons au centre même de la ville et envoyons des patrouilles pour faire la liaison avec les autres détachements. Nous passons une nuit calme après avoir compté nos prisonniers et pris livraison de nazis notoires et de membres de la Gestapo livrés par des prisonniers Français et par les Allemands eux-mêmes…

22 AVRIL 1945: Nous patrouillons dans les rues de STUTTGART dès l’aube avec détachement de la Légion. Dans l’après-midi nous recevons un nouvel de départ arrive. Nous devons rattraper la 1re Division Blindée qui a foncé vers le sud. Notre trajet nous amène à DETTINGEN où nous passons la nuit. Les routes ne sont pas sûres et plusieurs prisonniers sont faits au cours de l’étape.

23 AVRIL 1945: Nous parcourons dans la journée une longue étape de 130 km qui nous conduit à BIETINGEN. Nous n’attaquons pratiquement plus. L’ennemi semble se dérober : au moindre contact il s’évanouit dans la nature. Cette situation va-t-elle durer ? Nous ne sommes pas à l’abri d’une mauvaise surprise comme celle de cette attaque que nous avions menée il y a quelques jours avec la Légion sur un village ennemi. Lors de notre lente approche tout paraissait calme. Il semblait n’y avoir plus personne. Peut-être les habitants avaient-ils été évacués ? Un tir soudain d’arme automatique nous avait alors brutalement rappelé qu’il fallait être vigilant…

24 AVRIL 1945: Nous partons à 15h00 sur un itinéraire qui nous conduit à AULENDORF où nous nous installons avec un section d’infanterie de la légion et une section de commandos, tandis que d’autres vont occuper SIGMARINGENDORF et SHEER. Pendant ce temps le gros de la Légion et le 2e peloton vont occuper RIEDLINGEN.

25 au 28 AVRIL 1945: Nous restons sur nos positions et passons trois jours bien tranquilles.Notre sous-groupement se porte ensuite à RAVENSBURG où nous trouvons le village libre de toute troupe ennemie.

29 AVRIL 1945: Nous-nous retrouvons à l’avant-garde avec le 2e peloton et une section de F.F.I.. Notre progression reprend sur WANGEN, mais peu avant d’arriver à NEU-RAVENSBURG, nous sommes stoppés par des obstacles antichars. Un canon de 38 est capturé au cours de l’accrochage. Ne pouvant pas aller plus avant, notre lieutenant trouve un itinéraire par un chemin de terre direction la frontière Autrichienne que nous atteignons en peu de temps au pont de BURGSTALL, faisant en cours de route une trentaine de prisonniers et tuant quatre soldats ennemis. Nos chars de tête sont bazookés mais pas atteints. Nous passons une nuit très agitée au cours de laquelle plusieurs panzerfaust sont tirés sans succès sur nos Sherman. Je repense à toutes ces batailles des mois précédents et cela me replonge dans l’angoisse et l’effroi. Je me souviens en particulier de cette journée sur le front des Vosges. Il neigeait, une bise glacée sifflait, l’âpre hiver fondait sur notre détachement. Devant nous s’étalait une plaine blanche, étincelante de givre. Nous devions la traverser au plus vite avant que l’ennemi nous repère dans le but de nous réfugier dans un bois face à nous. Autour de nos blindés, les hommes de l’infanterie marchaient péniblement, emmitouflés dans leur passe-montagne. Nous formions une procession d’ombres sous un ciel noir et gris…

30 AVRIL 1945: Nous avons pour mission de nous emparer de BREGENZ. Nos avant-gardes ont un premier accrochage sans gravité. L’ennemi bien organisé résiste à la sortie du village de LOCHAU.Un de nos chars est bazooké et percé. Le chargeur est tué, le chef de char est blessé ainsi que l’aide-pilote. De nombreux snipers,des grenades et des mitrailleuses entrent en action causant de lourdes pertes à notre infanterie : Un de nos commandants et un de nos capitaines sont blessés et aussitôt évacués. Notre lieutenant remplace le capitaine à l’avant-garde. Les trois mitrailleuses de 20 qui nous donnaient tant de soucis sont détruites, ainsi qu’un canon de 88.Nous faisons une centaine de prisonniers. LOCHAU est prise, mais la route de BREGENZ est barrée par des obstacles qui nécessitent beaucoup de matériel pour être supprimés. Nous passons la nuit à LOCHAU.

1er MAI 1945: BREGENZ est bombardée à partir de 6h00 du matin par notre artillerie et mitraillée par l’aviation américaine. De nombreux incendies se déclenchent dans la ville. Vers 14h00, le Génie déblaie les routes et nos chars pénètrent dans BREGENZ où les Légionnaires et les commandos commencent aussitôt le nettoyage de la ville. Notre sous-groupement s’installe dans la partie ouest de la ville sur le port même.

2 et 3 MAI 1945: Journées tranquilles dans BREGENZ.

4 MAI 1945: Dans la nuit du 3 au 4 Mai, notre escadron fait mouvement sur LUSTNAU. Contact cordial avec les soldats Suisses. Dans la soirée, nous nous installons à KOBLACH pour remplir une mission sur le pont. Tout l’escadron est rassemblé.

5 au 7 Mai 1945: Repos à KOBLACH ou l’accueil de la population Autrichienne est très sympathique.

8 MAI 1945: Nous apprenons la fin de la guerre et la capitulation de l’ALLEMAGNE. Notre sous-groupement fait mouvement vers le nord et retourne en ALLEMAGNE à AHAUSEN où l’escadron s’installe. Nous apprenons que nos sous-groupements sont dissous. La Légion et le Génie rejoignent leurs bataillons.

 

A suivre:      sixième et dernière partie - Conclusion et réflexions personnelles

 

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Lien vers la deuxième partie

Lien vers la troisième partie

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Bataille de Colmar

Lien vers la sixième partie

 

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